Saddle fitting, bit fitting : mieux comprendre pour mieux équiper son cheval - partie 2
Après avoir découvert les bases du saddle fitting et du bit fitting (leurs rôles, les signes d’alerte, les risques…), il reste une question essentielle :
Comment progresser en tant que cavalier responsable ?
Nous avons posé à Eugénie trois dernières questions qui abordent l’essentiel.
Ses réponses sont précieuses, pédagogiques… et pleines d’espoir pour la suite.
5. À quelle fréquence faut-il contrôler l’ajustement du matériel ?
Côté briderie / mors :
Aucun besoin de contrôle régulier, sauf en cas de changement :
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de discipline (ex : passage en bride),
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ou de pathologie (ex : problèmes dentaires, tensions nerveuses).
🔁 Tant que la tête ne change pas, le matériel bien adapté peut rester inchangé.
Côté selle : un suivi bien plus régulier est essentiel :
« La selle repose sur les muscles du dos, une zone vivante, changeante, sensible. »
La fréquence dépend :
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de l’âge du cheval (croissance),
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d’un retour de convalescence,
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de la saison (poids, tonus, musculature),
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ou d’une reprise ou pause dans le travail.
👉 Eugénie recommande :
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Une visite annuelle a minima.
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Tous les 2 à 3 mois si le cheval évolue beaucoup ou revient d’un arrêt.
« J’explique à mes clients quoi surveiller, et je leur dis toujours : au moindre doute, appelez-moi. »
Source image : ergonomie-equestre.fr
6. Un conseil simple mais précieux : formez-vous
« Plus vous saurez, mieux vous comprendrez ce qui se joue. »
Chaque cavalier peut (et devrait) apprendre à observer, comprendre et ajuster.
Les signaux ne sont pas toujours flagrants, mais ils deviennent lisibles quand on sait les décrypter.
Elle insiste : « C’est ce que mes cavaliers apprécient le plus dans mes interventions : quand je leur apprends des choses sur leurs chevaux, qui leur permettent de mieux les comprendre. »
Où se former ?
Elle met cependant en garde : attention aux conseils “vite faits” trouvés en ligne.
« Les groupes Facebook, c’est un peu le Doctissimo du fitting… Ce n’est pas parce que ça existe que c’est bon à appliquer ! »
➡️ Il existe des blogs sérieux, comme celui qu’elle a lancé en 2012, ainsi que des formations de terrain.
Notamment sa formation phare, pensée pour tous les cavaliers : Les fondamentaux du saddle fitting
Déjà suivie par plus de 400 cavaliers, elle aide à poser les bases d’un matériel réfléchi, confortable et respectueux.
« Un problème de harnachement est rarement juste un problème de harnachement.
C’est souvent le cheval qui ne va pas sous la selle, plus que la selle qui ne va pas sur le cheval. »
Source image : ergonomie-equestre.fr
7. L’évolution du métier en France
« En 2012, le saddle fitting n’existait tout simplement pas en France. En 2025, nous sommes plus de 60 professionnels indépendants. »
Quand Eugénie Cottereau débute dans le domaine, le mot “saddle fitter” était inconnu du grand public. Le bit fitting ? Encore moins.
Aujourd’hui, le métier se développe rapidement :
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Les commerciaux en sellerie se forment et se présentent désormais comme saddle fitters
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Le bit fitting se structure, malgré un départ ralenti par la pandémie
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Les résultats positifs sur la santé, la locomotion et la performance sont constatés et relayés par des vétérinaires, ostéopathes et enseignants
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Les cavaliers sont de plus en plus sensibles à l'idée que le bien-être est un prérequis à la performance
« Adapter son matériel fait aujourd’hui partie intégrante de ce qu’on attend d’un cavalier éclairé. »
Et demain ?
Selon Eugénie, le futur s’écrira avec moins d’étiquettes entre les pros, plus de formation, et moins de réparations à faire sur des erreurs évitables.
« Un jour, les selles seront vendues directement comme étant bien adaptées. Ce sera la norme. »
Avec sa formation pro Ergonomie Équestre, qui entre dans sa 8e année, elle forme une nouvelle génération d'experts. La majorité d’entre eux s’installent en indépendant, avec des débouchés réels et un impact concret sur le terrain.
Source image : ergonomie-equestre.fr
Le saddle fitting, ce n’est pas un effet de mode. C’est une prise de conscience.
Celle que le confort précède la performance, que le respect passe aussi par le choix du matériel, et que l’on peut, en tant que cavalier, agir, apprendre et évoluer.
« Le matériel ne fait pas tout. Mais il peut tout changer. »
Et grâce à des pros passionnés comme Eugénie Cottereau, cette vision s’impose peu à peu dans toutes les disciplines.
Pour explorer ces sujets à ton rythme : Découvre la formation “Les fondamentaux du saddle fitting”