Mettre son cheval à la retraite : comment savoir si c’est le bon moment ?
La retraite d'un cheval est une étape importante, autant pour le cheval que pour nous. C'est souvent un moment chargé d'émotions, de souvenirs, mais aussi de questionnements.
Beaucoup de propriétaires se demandent : "Comment savoir si c'est le bon moment ?" Il n'y a pas de réponse universelle, mais certains signaux peuvent guider votre décision. 🙂
Alors, comment savoir quand le moment est venu ? Quels signes observer ? Et surtout, comment le vivre sereinement ? Voici quelques repères pour vous guider.
1. Observer son comportement
Un cheval qui ne "semble plus le même" dans son travail peut vous parler à sa façon.
Par exemple :
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Il traîne les pieds,
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Il semble moins coopératif, moins enthousiaste,
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Il se crispe ou devient irritable dans des exercices qu’il connaissait pourtant bien,
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Il s’oppose au montoir, aux transitions, ou rechigne à sortir du pré…
Ces changements peuvent être des signaux d’alerte. Ce ne sont pas toujours des douleurs flagrantes, mais peut-être simplement une perte de motivation, de confort ou d’envie.
Parfois, on sent aussi qu’il "n’a plus la flamme". Il n’y a pas de pathologie précise, mais une usure émotionnelle du travail quotidien. C’est là que votre sensibilité et votre lien entrent en jeu : c’est souvent vous qui sentirez le moment juste. 😉
2. Prendre en compte sa condition physique
Avec l’âge, les fragilités s’installent : articulations raides, souffle plus court, récupération plus lente, pathologies chroniques (emphysème, arthrose, fourbure, etc.).
Même avec une bonne gestion, une alimentation adaptée et des soins réguliers, il arrive un moment où le corps ne suit plus comme avant.
Les signes à surveiller :
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Boiteries légères mais récurrentes, surtout au froid ou en reprise de travail,
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Baisse de la masse musculaire malgré l'exercice,
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Raideurs au début de la séance,
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Réticence à certains mouvements (reculer, tourner court...),
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Fréquence accrue des soins ou de l’intervention de professionnels.
À ce stade, continuer une activité “comme avant” risque d’aggraver les choses. Il ne s’agit pas d’arrêter tout, mais de changer de rythme. ☺️
3. Respecter votre propre énergie
On en parle peu… mais votre énergie à vous compte aussi.
Peut-être que vous avez traversé des périodes intenses, que votre disponibilité a changé, que votre motivation a évolué.
Il se peut aussi que votre lien avec votre cheval ait changé. Vous aspirez à autre chose, à plus de douceur, à vivre différemment la relation, sans objectif sportif ou technique.
Et c’est parfaitement OK.
Cela ne veut pas dire que vous l’aimez moins. Bien au contraire : écouter vos besoins, c’est souvent ce qui vous permettra d’être plus présent(e) dans cette nouvelle phase de sa vie.
4. Transition progressive
La retraite ne signifie pas “tout arrêter”. Elle peut (et devrait) être adaptée, progressive, respectueuse du rythme de chacun.
Par exemple :
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Réduire les séances montées au profit du travail à pied,
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Privilégier les balades tranquilles,
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Espacer les sollicitations physiques,
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Offrir plus de moments de liberté, d’interactions douces et de soins.
Chaque cheval est différent : certains vont garder plaisir à trotter en longe, à sortir en balade, ou même à apprendre des choses nouvelles, tant que c’est adapté à leur âge et leur état. La retraite est une nouvelle vie, pas un arrêt définitif.
Prendre la décision de mettre son cheval à la retraite ne signifie pas tourner la page brutalement, mais ouvrir un nouveau chapitre. C’est offrir à son compagnon une vie plus calme, en respectant ses besoins physiques, son rythme, et ses envies du moment. Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment “officiel”.
Chaque histoire de retraite est unique. Pour mieux comprendre ce moment si particulier, nous avons demandé à deux cavalières de partager le déclic qui les a poussées à ralentir, adapter, ou repenser totalement la vie de leur cheval.
MAE & Pépito : "J’ai acheté Pépito à 18 ans pour lui offrir une belle retraite... Mais très vite, les vétérinaires ont été clairs : s’il arrêtait tout, l’arthrose prendrait le dessus. J’ai alors décidé de lui construire un programme doux mais régulier. Aujourd’hui, à 27 ans, il est en pleine forme et ne boite plus comme à ses 16 ans. L’arrêt des concours n’a pas été un renoncement, mais un nouveau départ.
J’ai sacrifié ma vie pour lui, c’est un choix et je l’ai fait. J’y passe mes soirées après le travail, mes week-ends, mes vacances… mais ça sera la chose dont je serai le plus fière, et ce pour toute ma vie."
Onyx le Danseur : "À 18 ans, Onyx a été diagnostiqué avec le PPID. Ce fut notre signal pour passer à autre chose. Depuis, on explore un quotidien plus calme mais toujours actif : balades au pas, exercices doux, étirements... Je suis fière de pouvoir continuer à prendre soin de lui dans cette phase de sa vie, et de le voir heureux.
Ce n’est pas une fin, mais une autre version de nous : plus douce, plus tendre, où l’écoute et la compréhension prennent une place centrale."
Merci à @mae.pepito et @onyx_ledanseur pour leurs témoignages sincères et inspirants.
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